Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal de Pok
24 mai 2013

Revoyons les classiques du cinéma : "Pleasantville" de Gary Ross (1998)

PleasantvilleL'intelligence du premier film de Gary Ross (oui, celui de "Hunger Games"), c'est de prendre à contrepied le récit nostalgico-romantique façon "Rose Pourpre du Caire" en substituant à un retour vers un passé américain idéalisé (on pense aussi au "11/22/63" de King) la visite d'un univers codifié et artificiel, au sein duquel diverses expériences plus ou moins destructrices vont avoir lieu. En ce sens, "Pleasantville" se rattache franchement au genre littéraire de la SF, au même titre qu'un "Truman Show" par exemple. La singularité du film vient alors de la sensibilité extrême avec laquelle Ross et ses interprètes (un casting magnifique, avec l'excellent Tobey Maguire à sa tête) défendent la noblesse de leur "thèse" : la société américaine doit s'ouvrir à l'art, à la sensibilité, à l'hédonisme pour se sauver de sa tendance fondamentale à la normalisation et à la sacralisation de l'efficacité sociale et industrielle. Souvent un peu trop théorique, voire donneur de leçons, le film transcende ses défauts grâce à une délicatesse extrême du traitement des personnages comme de l'intrigue. Il est par contre clair que Ross ne sait guère comment représenter la réaction, l'oppression (le même défaut entache d'ailleurs "Hunger Games"), et du coup montre le geste de rébellion / révolution avec un angélisme un peu ridicule. C'est là la principale limite de "Pleasantville", son côté exagérément sucré. Esthétiquement très fin, joliment mis en scène, "Pleasantville" reste néanmoins un OVNI remarquable au sein du cinéma hollywoodien.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal de Pok
Publicité
Le journal de Pok
Archives
Publicité