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Le journal de Pok
7 avril 2013

The Cure à l'Arena Anhembi (São Paulo) le samedi 6 avril 2013

2013_The_Cure_Arena_Anhembi_SP_01030.000 fans brésiliens (de tous les âges, avec pas mal de parents accompagnant leurs jeunes ados d’enfants, ce qui est sympathique et montre que le groupe a encore une vraie pertinence aujourd’hui...) en transe accueillent leur idole, qui n’est ici au Brésil que pour la troisième fois en plus de trente ans... L’intro du set est pourtant tous sauf « accueillante » : il faut attendre Lovesong en quatrième position pour qu’un titre plus connu soulage l’attente du public ! Le son est parfait, et permet de voir que la formation actuelle du groupe, avec en particulier l’arrivée de Reeves Gabrels, l’ancien complice de Bowie, à la guitare, sonne assez différemment du Cure « traditionnel »... plus clair, plus nerveux, plus rock : dès le début, et c’est là que Smith va me « cueillir », il est évident que The Cure ne proposera pas ce soir un show « nostalgie » avec crowdpleasers et retour vers le passé, mais au contraire un véritable concert, à la richesse musicale inattendue.2013_The_Cure_Arena_Anhembi_SP_025

La set list est centrée sur une période pas forcément idéale de The Cure, les albums allant de « Kiss Me Kiss Me Kiss Me » à « Wish », et constituée en large majorité de morceaux un peu obscurs, qui sembleront ce soir mis en lumière par l’interprétation solide que le groupe va en donner. Pendant plus de trois heures (trois heures quinze au total, en fait) et 40 morceaux, The Cure va exiger de son public de l’attention, de la concentration, et ne va lui offrir que peu de moments « faciles », hormis le second rappel, qui va aligner les hits et les aussi les morceaux les plus bizarres de l’histoire du groupe, généralement peu joués sur scène au cours des années : je ne me souviens pas avoir jamais vu jouer Dressing Up, de « The Top », un album psyché et acide que j’adore, personnellement, ou Hot Hot Hot, la seule tentative funky de Robert Smith !

Evidemment, pour faire passer la pillule entre deux attaques soniques ou nerveuses, Smith saupoudre son set de morceaux plus « aimables », comme les inévitables Just Like Heaven, ou Lullaby (belle version, d’ailleurs...) qui réveillent la foule. Moi, je me débats avec la grue devant moi pour essayer de faire quelques photos potables, et j’essaye surtout d’ôter de mon esprit l’idée saugrenue que Robert Smith ressemble de plus en plus à une version « avec rouge à lèvres » de Depardieu ! Le genre d’idée qui fait mal... Non, je préfère regarder Simon Gallup, avec son look et son attitude « Clash circa 1980 », qui ne fait toujours pas son âge (52 ans), et est un vrai régal de bassiste, avec un son redoutable et un jeu de scène excitant ! Gabrels, lui, a évidemment pris un coup de vieux depuis les années « Tin Machine », mais va prouver sur les morceaux plus durs de la fin du concert (The Hungry Ghost, excellent, et Wrong Number, qu’il a d’ailleurs co-composé...) que sa réputation de guitariste fin et créatif n’est en rien usurpée.

2013_The_Cure_Arena_Anhembi_SP_051Au sein d’un concert-fleuve aussi exigeant, chacun trouvera ce qu’il sera venu y chercher : pour moi, je me souviendrai d’une belle version heavy de Shake Dog Shake (« The Top », encore !), et d’un A Hundred Years toujours aussi malaisant après toutes ces années, avec des citations des guerres aillant émaillé l’histoire du XXème siècle...

Le premier rappel au bout de deux vingt est curieux, composé sans aucune concession de trois morceaux un peu anonymes de « Kiss Me Kiss Me Kiss Me », mais le second – et long – rappel apportera la conclusion que tout le monde attendait : l’enchaînement en continu des singles les plus accrocheurs, en alternance avec les petits délires pop psychédéliques qui ont agrémenté la longue carrière du groupe, va évidemment fédérer la foule. Ils ne sont pourtant pas tous bien interprétés, ces singles, l’approche très rock du groupe ne leur allant pas toujours bien, mais cela ne fait rien, on adore tous ré-entendre Lovecats ou Close to Me, non ?

Après une version assez quelconque de Boys Don’t Cry, Smith va clore la soirée avec deux tueries magnifiques, 10 :15 Saturday Night et Killing An Arab, nous laissant tous K.O... Bien joué, Robert ! Malgré le poids, ta voix reste toujours aussi touchante, émouvante souvent, toujours aussi marquante en général, et on adore quand tu t’énerves sur les chansons qui te permettent d’exprimer ta douleur, et on adore aussi quand tu danse comme un gros nounours ravi sur tes chansons les plus enfantines. Bien joué, parce que, honnêtement, je n’ai pas eu ce soir l’impression de voir un groupe en bout de course, regardant avec nostalgie dans le rétroviseur, mais au contraire une musique toujours vivante.

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