Lollapalooza Brasil 2013 - Foals - Dimanche 31 Mars 2013
15h15 : introduction électro martiale pour faire monter l'excitation d'un parterre désormais bien rempli, le quintet de Foals entre en scène. Quatre jeunes gens qui ne payent pas de mine, derrière un leader – Yannis Philippakis - au look de jeune pâtre grec, évidemment. On démarre de manière progressive, avec Prelude, qui est aussi l’intro de l’album... Un son cristallin, beaucoup moins psychédélique que ce à quoi je m'attendais, des chansons légères qui diffusent une tristesse, voire une angoisse persistante - le parallèle avec The Cure me paraît vraiment pertinent - mais qui s'élèvent sur des rythmes dançants qui leur font atteindre de belles altitudes éthérées. My Number est à cet égard une belle réussite, qui dissémine la joie dans la foule... Et puis, de temps à autre, des poussées de fureur incontrôlable, qui déplacent la musique de Foals vers autre chose de plus bruitiste, de plus extrême. Ne manquent peut-être que des mélodies un peu plus franches, un peu plus accrocheuses, pour que ce mélange instable soit vraiment parfait. On apprécie les beaux moments romantiques où on profite de la voix de Yannis, vraiment pas un mauvais chanteur du tout (Late Night est particulièrement touchant !).
Les musiciens jouent avec un enthousiasme juvénile plaisant, regroupés en cercle au centre de la scène, concentrés dans cet exercice difficile d'oscillation entre tension un tantinet lugubre et explosion émotionnelle. Yannis vient régulièrement au contact du public, prouvant qu'il n'est pas le dangereux maniaque qu'on imaginait aux débuts du groupe. Le final du set sera parfait, avec le terrassant Inhaler, bombe de dance floor qui explose régulièrement en hurlements hystériques, envoyant des morceaux de shrapnel brûlants dans toutes les directions - une grande expérience d'excitation ambiguë à mon humble avis... Suivi de Two Steps, Twice, pur plaisir frénétique, fin de concert idéale. Il manque encore un tout petit quelque chose pour que cette musique ambitieuse soit vraiment "grande" sur scène, pour que Foals arrive à faire basculer la foule dans l'hystérie comme le font les vrais "groupes de scène", mais en tous cas, Yannis et sa bande font avancer la musique, c'est déjà formidable.