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Le journal de Pok
10 mars 2013

Revoyons les classiques du cinéma : "Il Etait Une Fois en Amérique" de Sergio Leone (1984)

Il_etait_une_fois_en_AmeriqueCela fait tant de fois que je vois et revois l'un de mes films préférés de tous les temps (avec "l'Aurore", "Vertigo" et "La Règle du Jeu", je le mets au panthéon du 7ème Art) que je n'ai plus vraiment grand'chose à en dire, qui n'ait pas en outre déjà dit et répété par tout le monde, critiques et spectateurs, dans les revues et sur le net. Alors, pour varier, cherchons les poux à Leone, car film magnifique ne veut pas dire film parfait, c'est d'ailleurs tout-à-fait évident avec "Il Etait Une Fois en Amérique" dont la profondeur troublante, et l'impact émotionnel et intellectuel ne sont pas - à la différence de "Il Etait Une Fois Dans l'Ouest" - le résultat de l'habituelle maîtrise formelle de Leone. Filmé et mis en scène de manière beaucoup plus conventionnelle que les westerns qui l'ont précédé, "Il Etait Une Fois en Amérique" peut souffrir - au moins aux yeux de ceux qui n'ont pas été "touchés par la grâce" du film - d'un scénario pas vraiment étanche (mais il faut dire que dans les années 70-80, la dictature du scénario n'était pas encore devenue la règle...) avec quelques invraisemblances, et surtout de l'incapacité de Leone - filmeur de destins individuels assez schématiques dans leur symbolisme - de créer un "film de bande", ce qui est ce qu'on attend automatiquement d'un "film de mafia" depuis Scorsese et surtout Coppola. Ces deux "faiblesses" emmènent donc le film loin des "Parrain" et autres "Affranchis", vers le film "mental" qui est bien sûr ce qui intéresse vraiment Leone. Autre singularité "choquante" du film, surtout vue depuis notre société "politiquement correcte", le filmage très amoral de l'animalité, de la brutalité (viols en particulier, clairement un méchant fantasme Leonien), sans que l'histoire n'offre au spectateur le confort d'un "jugement" sur les actes de Noodles : ce point aveugle d'un film - qui traite déjà de pas mal de sujets, quand même - est clairement vecteur de malaise trente ans plus tard, même s'il est clair que cette béance est révélatrice autant sur le personnage très lisse de Noodles que sur la vision extrêmement cruelle du monde qui était celle de Leone.

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