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Le journal de Pok
24 février 2013

Revoyons les classiques du cinéma : "Le Parrain" de Francis Ford Coppola (1972)

the_godfatherFilm mythique dont les rituels - le mariage, les entrevues avec le Parrain, les exécutions, etc. - sont entrées rapidement dans la culture collective, "the Godfather" a pour l'instant relativement peu souffert des outrages du temps, et surtout des relectures modernes qui n'ont finalement fait que sacraliser un peu plus la mythologie somptueusement mise en scène par Coppola à partir du livre de Mario Puzzo : finalement, Tony Soprano n'a pas réussi à trivialiser Vito Corleone... C'est que le talent foudroyant de Coppola pour construire un telle célébration - aux accents opératiques, mais néanmoins relativement sobre - de l'intelligence (même maléfique, même parfaitement antisociale) et du pouvoir dans ce qu'il a de plus destructeur, inhumain, reste absolument indiscutable, et nous fait toujours frissonner - d'horreur et de plaisir mêlés - 40 ans plus tard. Sa compréhension foudroyante du potentiel du tout jeune Pacino, son habileté à monter une dramaturgie fonctionnant parfaitement à plusieurs niveaux (spectaculaire bien sûr, psychologique, mythologique et symbolique, car il est impossible de ne pas voir ici une peinture très sombre du fonctionnement dévoyé de la société américaine), et son sens inné de la transcendance, faisaient à cette époque de Coppola un réalisateur réellement exceptionnel. Il suffit de regarder - non de respirer l'air et de se laisser baigner par la lumière de - la Sicile éternelle des scènes centrales du film, ces scènes qui nous mettent encore et toujours les larmes aux yeux puisqu'elles offrent une vision terrassante de l'innocence perdue (... un paradis trompeur, qui n'a sans doute jamais existé) pour réaliser combien le génie de ce Coppola-là reste absolument éblouissant.

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