"Django Unchained" de Quentin Tarentino : toujours aussi enthousiasmant, mais...
Soyons clair, honnête, objectif : Quentin Tarentino, même sérieusement empâté comme on le voit à l'image avant qu'il ne disparaisse en fumée (Un hommage à Pierrot le Fou ?) reste le meilleur dealer américain en plaisir, sensations fortes, conversations enthousiastes avec les amis, etc. etc. Que serait le cinéma américain sans Tarentino ? Voilà une question de plus en plus valide... Comme tous ses prédécesseurs, ce "Django" nous excite, nous fait rire, nous horrifie, nous passionne, bref nous rappelle que le Cinéma est un Art, et aussi toujours la meilleure illustration / interprétation possible de la Vie. Merci, Quentin ! Ceci posé, on peut aussi objecter que "Django...", peut-être parce qu'il souffre d'être le successeur du brillantissime "Unglourious Basterds", est le moins bon film de Tarentino à date : la faute à un scénario qui peine un peu à l'ouvrage (trois heures, il faut les remplir !), mais surtout à un curieux respect des codes du western (spaghetti, mais western quand même...), qui ne se voient guère transgressés, et encore moins renouvelés. Et ça, c'est quand même une déception, quand on pense au travail génial de "Pulp Fiction", "Kill Bill" ou encore "... Basterds", qui avaient vu Tarentino placer la barre très haut en matière de déviance et de déconstruction intelligente. Alors qu'il n'avait pas hésité à offrir aux juifs une revanche inattendue sur Hitler, Tarentino se limite ici à faire exploser une plantation, ce qui a quand même un effet libératoire moindre... Même s'il faut bien dire que peu de films US ont plongé le nez de l'Américain moyen aussi franchement dans le caca de l'esclavage, ce qui n'est pas si négligeable que cela ! De "Django", nous retiendrons donc surtout l'idée amusante - mais pas assez exploitée - de la transposition d'une légende germanique, et, comme toujours, une interprétation exceptionnelle du casting tout entier, DiCaprio et Waltz en tête (tous deux absolument merveilleux...).