James Cameron, élu "maître" du cinéma en 3D depuis "Avatar", a donc eu l'idée de retraiter son chef d'oeuvre, "Titanic", en relief... ce qui nous a surtout donné une bonne raison de le revoir pour la... nième fois. Et naturellement, le relief - magnifiquement appliqué, il n'y aucun doute... - ne change absolument rien aux qualités - immenses - du film : dans les scènes intimistes - nombreuses, et elles sont la force du film -, le relief est à juste titre discret, tandis que dans les scènes "à grand spectacle" (l'exploration sous-marine, le départ du bateau de Liverpool, le naufrage) il ajoute certes clairement au spectaculaire des images, mais au détriment du "réalisme". Globalement, il est clair que "Titanic" n'a nul besoin du relief, et on peut facilement conclure que nul film, à moins qu'il ne joue la carte "montagne russe de fêtes foraines", ce qui est une option respectable en ces temps de cinoche pop-corn, n'a non plus réellement besoin de ce gimmick certes ludique, mais fondamentalement étranger à la nature du septième art. Ce qui est par contre positif, c'est l'idée de redonner à un tel film, pierre blanche dans l'histoire du cinéma, une seconde vie dans les salles, en particulier à l'attention de tous ceux qui sont trop jeunes pour avoir vécu les semaines de frénésie planétaire de 1997, qui virent les salles du monde entier se remplir de foules ébahies, terrassées d'émotion devant la romance ultime entre Kate et Leonardo. Cette romance-là, traduisant avant tout chez Cameron une croyance invincible en la supériorité de la femme - un thème qui traverse toute son oeuvre - et un rejet des systèmes totalitaires qui la réduisent à une position de soumission à l'homme, reste quinze ans plus tard l'une des plus justes et des plus belles que le cinéma nous ait jamais offert.