"Homeland - Saison 1" : encore une nouvelle série légèrement surestimée ?
Alors que nous vivons chaque année plus clairement une douloureuse redescente dans la qualité des séries TV américaines après le feu d'artifice des 90's et des 00's, la tendance à la surévaluation des quelques programmes qui continuent à trancher par rapport à la moyenne est malheureusement inévitable. Alors, "Homeland", meilleure que "Breaking Bad" ? "Homeland", digne successeur de "24" ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela se discute, en particulier quand on tient compte de manière objective du manque de rythme des 2/3 de cette saison 1, qui du coup frôle l'ennui malgré son sujet, et de la pauvreté d'une mise en scène qui est loin de se mesurer au mètre-étalon du cinéma comme c'est le cas des "vraies" grandes séries. Néanmoins, il est aussi indiscutable que "Homeland" est une oeuvre notable, souvent marquante malgré ses défauts. D'abord parce que, par rapport à "24", elle marque un changement de point de vue quant au terrorisme islamiste et à la responsabilité américaine dans la génèse de ce dernier, signe que les Années Obama, après le lavage de cerveau des Années Bush, se sont accompagnées d'un retour à l'objectivité, voire même à la raison, de l'idéologie américaine. Ensuite, parce que, dans la foulée, l'invincibilité du héros américain est ici sérieusement battue en brèche : lorsqu'il y a victoire, ce ne peut être que partiellement, temporairement, et les dommages collatéraux sont de toute façon terribles. Enfin, parce que l'interprétation du trio principal de "Homeland", Clare Danes, Damian Lewis et le trop rare Mandy Patinkin, est absolument irréprochable, maintenant le niveau de "Homeland" même quand les scénaristes et réalisateurs se content d'assurer le service minimum. On soulignera aussi la force du dernier épisode, qui donne furieusement envie de poursuivre l'aventure...