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Le journal de Pok
2 août 2012

"Underworld USA" de James Ellroy, curieuse conclusion de sa grande "trilogie américaine"...

Underworld_USAAprès les impressionnants (et foisonnants) "American Tabloid" et "American Death Trip" qui plongeaient le lecteur halluciné dans une histoire parallèle (mais très crédible) des "années Kennedy", Ellroy - quand même l'un des plus grands écrivains américains vivants, il ne faut pas l'oublier - mélange dans ce troisième et final chapitre de son ambitieuse "trilogie américaine" la grande Histoire (l'élection de Nixon, les émeutes noires et la liquidation des Black Panthers, la déchéance d'Edgar Hoover) et ses habituels fantasmes (serial killer, voyeurisme, femmes fatales) qui ont donné lieu, il y a pas mal de temps déjà, à ses plus grands chefs d'oeuvre. Ce qui est curieux, par contre, c'est que la greffe de ne prend pas, et qu'au final les diverses fictions, qu'elles soient "grandes" ou "petites" ne se cristallisent jamais dans un thriller envoûtant comme Ellroy nous en a tant donnés : faiblesse sans doute des intrigues - le superbe hold up qui ouvre le livre, et la mystique des "émeraudes" sud-américaines ne débouchent pas sur grand chose au final, Edgar Hoover meurt (plus ou moins) de mort naturelle, la "Déesse Rouge" qui obsède tous les mâles du récit paraît curieusement fade, etc. etc. On peut même trouver "Underworld USA" passablement ennuyeux par moments, malgré le style toujours stupéfiant d'Elroy, grand styliste halluciné s'il en est. Au final, ce qui est sans doute le plus frappant, c'est de constater qu'Ellroy, réactionnaire auto-proclamé s'il en est, semble tellement écoeuré par son Amérique, qu'il choisit - ou au moins fait choisir à ses personnages - le radicalisme "rouge", largement il est vrai sous le poids de la culpabilité qui les mine. Ellroy communiste ? On n'ira pas jusque là, mais il est indéniable, une fois de plus, que le meilleur de "Underworld USA", c'est la description de l'enfer intime dans lequel brûlent ses personnages damnés...

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