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Le journal de Pok
7 juillet 2012

"Moonrise Kingdom", une franche réussite de Wes Anderson !

moonrise_kingdomLe petit système autiste de Wes Anderson tourne certainement un peu trop parfaitement dans chacun de ses films, qui répètent ad lib les mêmes inquiétudes, les mêmes déchirures - la famille, dysfonctionnelle et recomposée, encore et encore - et les formulent systématiquement de la même manière, "miniaturisée" et obsessivement bouclée : avec une précision formaliste qui désamorce tout naturel, pour créer un petit théâtre précieux du monde auquel le spectateur doit adhérer s'il ne veut pas s'ennuyer à mourir devant tant d'artificialité. "Moonrise Kingdom" applique le système Anderson à l'adolescence, à la découverte simultanée de l'amour et de la cruauté du monde (nature en furie, pères indifférents, copains sadiques, adultes irresponsables...), et le fait avec sans doute moins de verve que dans les précédentes oeuvres du "petit maître", comme "la Vie Aquatique" et "Darjeeling Express". Pourtant, malgré nos réticences initiales, "Moonrise Kingdom" fonctionne parfaitement bien, et nous emporte finalement avec un vrai souffle lyrique, lorsque le chaos s'abat sur ces personnages certes dérangés, mais un peu trop proprets. Car c'est quand la violence crève la surface lisse de la représentation, quand le monde menace de s'effondrer, et quand la mise en scène précise et ludique (trop parfaite ?) de Anderson répond à d'autres défis (Comment filmer le danger ? La mort, même ?) que ses films nous saisissent, qu'ils gagnent ce supplément d'âme - régulièrement bouleversant - qui en font de vrais petits chefs d'oeuvre pop. C'est le cas avec ce "Moonlight Kingdom", pas si loin de la perfection de la "Vie Aquatique", qui nous abandonne enfin totalement conquis. Et scotchés dans la salle pendant le générique - musical - de fin, parfaite représentation de l'Art de Wes Anderson quand il s'agit de composer une symphonie magnifique en assemblant avec patience des fragments et des instruments a priori discordants.

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