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Le journal de Pok
16 juin 2012

Révisons nos classiques : "Le Patient Anglais" d'Anthony Minghella (1996)

Patient_anglais"Le Patient Anglais" peut servir d'exemple type des difficultés d'adaptation d'une oeuvre littéraire ambitieuse au cinéma, surtout lorsque les investisseurs hollywoodiens veulent une grande fresque romantique susceptible de remplir les tiroirs-caisse. Du très beau livre de Michael Ondaatje, oeuvre poético-philosophique paradoxalement humble, Minghella fait ce qu'il peut, coincé entre l'obligation contractuelle de faire du beau avec un certain sens du spectacle, et sa propre sensibilité, qui le pousse vers un intimisme tortueux pas forcément aimable. Faute de casting, le manque d'alchimie entre Kristin Scott-Thomas et le (trop) sec Ralph Fiennes plombe la crédibilité de l'histoire d'amour au centre du récit, qui ne décolle vraiment que dans la toute dernière partie du film, en présence de la Mort. Par contre, toute la partie italienne, portée par une interprétation sensible de Juliette Binoche et de Naveen Andrews, dégage une poésie légère qui la rapproche de la magie du livre. "Le Patient Anglais" n'est donc au final qu'une demi-réussite, mais n'a heureusement rien d'un pavé académique comme Hollywood en commet tant, et c'est une raison de plus de le chérir encore, une fois son excessive moisson d'Oscars oubliée.

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