"Animal Joy" : ce Shearwater plus rock déçoit...
Comme ça a été le cas des amis de Okkervil River il y a quelques mois, Shearwater a visiblement décidé de muscler sa musique, de faire subir un "traitement rock" à ses ambiances mélancoliques, voire planantes, et "Animal Life" est le résultat de ce virage à 90 degrés de Jonathan Meiburg : d'abord convaincant avec quelques morceaux qui passent bien l'épreuve sans perdre pour autant leur étrange beauté, l'album se délite peu à peu et frôle même régulièrement l'insignifiance. C'est que mettre des guitares pour cacher une inspiration désormais défaillante, cela ne peut - encore une fois comme chez Okkervil River - que tromper ceux qui ne sont pas familiers avec l'univers tremblant et sublime de "Rook". Pour nous, fans d'un Shearwater en marge, voire transgressif dans son approche frontale de l'émotion, "Animal Joy" est une vraie déception. Reste un beau concept - l'animalité comme métaphore de l'humanité - illustré par une splendide pochette.