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Le journal de Pok
26 avril 2012

The Strange Boys à la Sala El Sol (Madrid) le lundi 23 avril

2012_04_The_Strange_Boys_Sala_El_Sol_010Quand les Strange Boys montent sur la scène en arc de cercle de la Sala El Sol, je constate qu'ils n'ont rien de bien étrange, ces garçons : au contraire, on peut difficilement imaginer un groupe au look plus ordinaire que celui de ces quatre jeunes américains, à part peut-être leur jeune âge, justement (tout au moins en apparence, le lead guitariste, en face de moi, a l'air de ne guère avoir dépassé les 20 ans !). Ryan Sambol, le chanteur - guitariste - pianiste est à l'autre bout de la scène, pleine gauche, derrière ses claviers, et du coup, est mal éclairé, le centre de la scène étant occupé par Greg Enlow, le guitariste, et par le bassiste barbu (d'après ce que j'ai compris, c'est le frangin de Ryan...), timide et réservé suivant le code en vigueur depuis les années 60 est à droite. Le son est excellent, comme toujours ici, le public nombreux et enthousiaste, avec une petite frange de vrais fans surexcités, compensant le fait que le concert n'est pas sold out. Dès la première chanson, on sait exactement où on est, dans une évocation un peu slacker de tout ce que l'Amérique compte de "musique classique" : country, blues, rockabilly, folk rock, le tout interprété plutôt mid tempo et sans aucun souci de réappropriation de ces codes éternels, voire même légèrement surannés. Par rapport au terrible album qu'est "Live Music", on a nettement plus l'impression que les musiciens sont compétents, le groupe tombe même régulièrement en place de manière efficace, mais la voix de Ryan n'est pas meilleure, mauvaise au point d'en devenir irritante : entre Tom Petty éméché et Neil Young défoncé (celui de "Time Fades Away" et de "Tonight's the Night").

2012_04_The_Strange_Boys_Sala_El_Sol_013L'attitude des musiciens ne provoque pas non plus l'enthousiasme en soit : je les verrai sourire - un peu - deux fois durant les quatre-vingt cinq minutes que durera le set, à chaque fois sur un morceau un peu garage et plus réjouissant qui doit être un reste de la première période du groupe, période que je ne connais pas et qui lui a valu sa (petite) réputation. Ce sera aussi pendant ses deux beaux morceaux que le public, comme soulagé, se laissera aller à la frénésie (bousculade, pogo, jet de bière), et que le set deviendra d'un coup, captivant. Car pour le reste, il faut bien dire qu'il règnera une sorte de torpeur engourdissante, de plus en plus envahissante, tout le monde paraissant se faire un peu suer, les musiciens comme le public. Tout cela me donne l'impression d'un trip égotique de Ryan, qui se rêve en auteur compositeur des seventies, et que ses acolytes suivent en rechignant.

Au milieu de ce récital à la conviction digne de celle d'un groupe de bal de mon adolescence, je retiendrai Walking Two by Two, et la dernière chanson avant le rappel (pas de setlist sur la scène, c'est Ryan qui semble décider quelle chanson ils vont jouer...), sur laquelle la voix de Ryan arrivera à exprimer un peu d'émotion. Ce n'est pas non plus que Ryan soit un connard prétentieux comme on en voit tant sur scène, il se révèlera discrètement charmant deux fois dans la soirée, quand il remettra une lettre personnelle à un spectateur de la part de son ami Julio en Californie, et surtout quand il rendra un hommage visiblement sincère à la jeunesse espagnole qui lutte au 2012_04_The_Strange_Boys_Sala_El_Sol_029milieu de la crise, remerciant les gens d'avoir investi dans ce concert... Et justement, moi, à ce moment, je me demande si la grande majorité des gens ici ne les regrettent pas, leurs pauvres 15€, qui semblent beaucoup par rapport au plaisir que nous recevons en échange ! Le rappel sera un rockabilly à la facture hyper classique, qui deviendra presque amusant quand Ryan se lancera dans le traditionnel jeu de faire répéter des onomatopées au public, amusant tant sa voix éteinte est en décalage par rapport à cette pauvre tentative de stimuler le public !

Verdict sans appel : un groupe sans réel talent ni intérêt, qui s'est engagé sur un chemin clairement sans issue ; un concert moins mauvais pourtant que ce à quoi on pouvait s'attendre, mais quand même relativement terne, ennuyeux. Pour la suite, s'il y en a une, ce dont je doute quand même, ce sera sans moi !

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