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Le journal de Pok
12 février 2012

The Sounds à la Riviera (Madrid) le vendedi 10 février

2012_02_The_Sounds_La_Riviera_07121h35, l'obscurité se fait... Et Maja et ses boys entrent sur It's So Easy, riff-gimmick servant à faire monter l'excitation, ce qui marche à 100% avec les ados qui m'entourent (enfin, "ados", je me comprends... en Espagne les concerts sont interdits au moins de 18 ans...). C'est marrant, ridicule même un peu, mais je me sens moi même ému par ce vieux barnum rock'n'roll : beats basiques, riffs simplistes, chanteuse provocante, hurlements du public,... Il se passe quelque chose, oui ! The Sounds enchainent avec Dance with the Devil, morceau disco variétoche ridicule sur disque, qui passe comme un gant sur scène. Devant moi, Félix Rodriguéz porte le même maillot de corps distendu qu’il y a 2 ans, histoire d’exciter les filles sans doute, et a commencé avec ses habituelles poses de guitar hero / gravure de mode pour magazine d’adolescentes. Maja est perchée ce soir sur des talons hauts, et vêtue d'une courte robe noire, très sobre, qui souligne sa blondeur et ses jambes galbées... Sauf que, on le sait, Maja est tout sauf féminine : ses poses de karatéka, ses coups de pieds et coups de boule de boxeur, ses tatouages butch, sa manière grossière de relever sa robe sur ses cuisses pour exhiber sa culotte, tout cela n'a rien de sexy bien sûr, c'est une sorte de caricature vaguement délirante des icônes rock féminines des années 70-80. On peut facilement en rire, mais on ne peut pas nier que Maja mouille sa chemise, si j'ose dire, pour le rock'n'roll circus ! Queen of Apology et the No No Song, deux brûlots power pop permettent au set d'atteindre un niveau supérieur. Je dois malheureusement reconnaître que le son n'est pas tout-à-fait à la hauteur,  moins fort et moins percutant qu'il y a deux ans au même endroit, et que ce son creux ne contribue pas à conférer de la puissance au set de The Sounds.

2012_02_The_Sounds_La_Riviera_040Le dernier album - "Something To Die For" est à l'honneur, il sera en grande partie interprété, et le reste de la setlist sera nourri de l'excellent "Dying To Say This To You", un peu au détriment du premier album et de "Crossing the Rubicon", un disque plus en demi-teintes qui se prête moins aux excès "live" que les autres... Break au milieu du set avec l'unique chanson qui ne soit pas jouée "à fond la caisse", le très joli Time After Time, avec Maja en quasi solo, une Maja qui n'est pas une très bonne chanteuse, on le sait, mais qui assure bien quand même sur ce crowd pleaser que les fans accueillent le téléphone portable allumé à bouts de bras. Et ça repart avec le réjouissant Painted By Numbers, et puis... Living In America ! Trop tôt à mon goût - j'adore cette chanson, et je la voulais en rappel pour clôturer la soirée... C'est le délire, tout le monde chante et saute en l'air, tous les petits poings des kids sont levés, c'est le rock'n'roll dans ce qu'il a de plus basique, de moins intellectuel, mais sur le coup, on s'en moque complètement. Le set se termine au bout d'une heure dix par un Dorchester Hotel - un morceau qui m'a toujours touché - très convaincant.

2012_02_The_Sounds_La_Riviera_092Rappel à plein tube, avec logiquement un hit disco - réjouissant -, Tony the Beat, et une conclusion power pop, Hope you're Happy Now, de manière à bien symboliser ce qu'est The Sounds en 2012, un groupe middle-of-the-road (certains diront de "variétés") qui offre aux kids tout ce qu'ils demandent en termes d'excitation : des mélodies accrocheuses faciles à chanter en chœur, de gros beats pour danser, de la pose rock'n'roll pour se sentir rebelles (et que Maja simule la fellation sur son guitariste...), un show efficace qui offre une heure et demi de distraction sincère, et même quelques instants de vrai bonheur.

Moi, je sors de la Riviera à 23h10 assez comblé : si The Sounds ont loupé l'opportunité, malgré leur talent, et par opportunisme commercial, de devenir un groupe "qui compte", ils illustrent parfaitement une certaine vision du rock grand public - un peu comme, par exemple, Billy Idol a pu le faire - comme machine de plaisir pas très cérébrale. Et honnêtement, même si je suis d'accord qu'il ne faut pas en abuser, ça me va bien ! 

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