Arctic Monkeys au Palacio de Deportes (Madrid) le vendredi 27 janvier
22 h 20 : pas mal de retard pour Alex Turner et ses Arctic Monkeys. Las ! Quand ils montent sur scène avec leur nouveau look « teddy boys », sans doute en hommage aux early Beatles, on ne peut qu’exprimer notre consternation : « Ils ont l’air ridicule ! » s’exclame Luis ! Et je dois dire qu’en effet, ce deuxième changement d’allure – après la rupture grunge du troisième album – a de quoi laisser sceptique… Il y aura quand même un (gros) avantage à la nouvelle coupe de douilles d’Alex Turner, c’est qu’il n’est plus planqué derrière ses cheveux, et qu’il est désormais possible de faire de bonnes photos de lui ! En fait, Alex, qui m’horripilait toujours, a mûri, et a sans doute atteint enfin l’âge adulte : oui, désormais, Alex Turner regarde le public, sourit et parle au public, essaye de communiquer avec le public : quelques mots basiques en espagnol seront même prononcés, si, si, je vous jure… Une révolution ! Dès l’intro explosive de Don’t Sit Down, avec la foule adolescente en fusion, on sent que les Arctic Monkeys ont changé, se sont affirmés, ont durci le ton et le son. Je ne dirai pas qu’ils sont désormais un grand groupe de scène, ils ne le seront sans doute jamais, mais ils ont clairement augmenté l’impact « live » de leur musique, tout en devenant un peu plus intéressants à regarder. Teddy Picker, Crying Lighting, le son augmente en volume et devient de plus en plus clair : j’aurais apprécié une telle qualité de son pour Miles Kane ! Comme quoi, l’amitié (entre Alex et Miles) a ses limites ! Et puis, Arctic Monkeys attaquent le magnifique Brianstorm, c’est puissant et fort, je regarde Luis et Juan Carlos, et on se dit que, oui, les Monkeys sont maintenant vraiment bons. Arrive une version hard de Dancefloor, qui a perdu sa faconde punk mais reste furieusement excitant, avant un Library Pictures (le meilleur titre de « Suck It and See ») sans concession et fédérateur : absolument terrassant…
… Et puis, et puis, eh bien pas grand-chose… comme toujours, comme avant, Alex Turner semble incapable de faire monter encore la pression, et au contraire, le « soufflé » retombe, je vois les ados autour de nous qui ont arrêté de sauter en l’air, le concert se met à descendre, descendre dans une sorte de morosité, le bombardement sonique que nous subissons se traduisant plus par de la fatigue que par de l’excitation. L’orgue grinçant et virevoltant de Pretty Visitors n’arrivera pas à me réveiller vraiment, et il faudra attendre le titre final, le tubesque When The Sun Goes Down pour qu’un peu de magie revienne. 60 minutes seulement, et les Monkeys quittent la scène… un peu court pour un groupe qui a 4 albums a son actif, mais personne ne se plaint trop autour de nous. 5 minutes d’attente avant un rappel qui décollera sur le joli Fluorescent Adolescent, mais se conclura maladroitement avec une version de 505 anesthésiée par la guitare de Miles Kane (venu rejoindre son pote Alex pour le final), un 505 qui ne dégage plus sous se traitement sonique la même émotion que lorsque Alex l’interprétait quasi en solo.