"Murena 3 : La Meilleure des Mères" de Dufaux et Delaby
Bof, bof, ai-je envie de dire... Déjà le troisième tome pour moi (j'ai beaucoup de retard, je sais...) de "Murena", et j'ai toujours du mal à voir ce qui peut passionner les nombreux fans de la série historique de Dufaux et Delaby : "La Meilleure des Mères" confirme - de manière légèrement ennuyeuse cette fois - les évidentes déficiences de la série, soit l'académisme grisâtre du dessin, la pauvreté de la mise en couleurs, le classicisme dépassé de la narration... En résumé, malgré l'apparent (je dis apparent, car je ne suis bien entendu pas un expert de l'histoire romaine...) sérieux de la base historique sur laquelle Dufaux s'appuie, "Murena" n'excite guère l'imagination, ne surprend jamais, bref est tout sauf une série passionnante : la pauvreté psychologique de personnages très "monochromatiques" - soit l'une des tares les plus sérieuses de la "BD de papa" dont "Murena" est une parfaite illustration -, et l'incapacité du scénariste à transcender d'aucune manière son sujet (les intrigues de pouvoir ne nous révèlent rien, ni sur Rome, ni sur l'âme humaine, que nous ne sachions déjà...), d'ouvrir la moindre brèche existentielle dans un univers déjà bouclé, le manque tragique de dynamisme des quelques scènes d'action, tout cela fait de la lecture de "La Meilleure des Mères" un moment parfaitement anodin. Aussitôt lu, aussitôt oublié.