"Daryl Dixon - Saison 2" de David Zabel : You can't always get what you want !
La deuxième saison de Walking Dead : Daryl Dixon est baptisée The Book of Carol, avec l’objectif avoué de réunir cette fois les inconditionnels de Carol et Daryl (mais y en a-t-il vraiment ? On imagine que les Marketeurs de la série ont fait une étude de marché sérieuse avant d’investir sur ce sujet). On voit cette fois ce qui n’était pas montré pour Daryl, c’est-à-dire les motifs et conditions du voyage de Carol : on ricanera inévitablement devant ce périple incroyablement facile d’un petit coucou entre la côte Est des USA et Paris, avec juste un arrêt au Groenland, malheureusement peuplé de survivantes moins que fiables, avant un atterrissage sur la piste d’un hippodrome campagnard situé à quelques kilomètres de l’Arche de la Défense. Comme pour la première saison, les déplacements des protagonistes et antagonistes entre Paris et le Mont Saint-Michel sont invraisemblablement faciles, sans même mentionner la manière dont les personnages se retrouvent et se rencontrent par hasard à chaque épisode !
Si sur le plan narratif, on patauge tout autant, voire plus encore que dans la première saison, c’est sur le plan émotionnel que la saison marque des points. La réapparition de Melissa McBride dans le rôle de Carol ajoute une profondeur inédite à une série qui en manquait : la guerrière solitaire est tourmentée par ses propres démons (matérialisés dans la dernière scène du sixième et dernier épisode de la saison, Au revoir les enfants), et n’hésite pas à manipuler pour atteindre son objectif d’aller en France pour retrouver Daryl. Une évolution du personnage qui rappellera les débuts de Walking Dead, lorsque la nécessité de survivre forçait chaque personnage à transiger avec ses principes moraux ou éthiques… Symétriquement, Daryl développe clairement cette fois son attachement envers Laurent et surtout Isabelle : cela fait longtemps que la chaleur humaine, voire l’émotion ne s’est pas aussi clairement invitée à la « fête des zombies » ! On notera ainsi la belle réussite de la scène de l’interprétation sur une guitare désaccordée du You Can’t Always Get What You Want des Stones : le meilleur moment des 12 épisodes à date !
Il reste que le manque de résolution, voire même d’évolution de plusieurs sujets (la raison pour laquelle Daryl est venu en France, les recherches scientifiques pour créer des super-zombies, les caractéristiques peu ordinaires des « brûlants », etc.) donne le sentiment que les scénaristes avancent au hasard dans leur écriture, sans avoir la moindre idée de comment répondre à certains défis qu’ils se sont eux mêmes lancés.
On se retrouve donc à la fin de la seconde saison avec une seule perspective claire : la troisième saison se déroulera à Londres, sans doute pour continuer le tourisme post-apo de nos survivants US. Même si tout le monde a déjà été averti par un protagoniste : la bouffe y est dégueulasse !