"Pachinko - Saison 2" de Soo Hugh : un chef d'œuvre, la suite ?
C'est dommage, c'est triste, ça fait vaguement du mal de l'admettre et de l'écrire, mais la seconde saison de Pachinko est inférieure à la première. Un peu seulement, mais quand même...
Cette minuscule déception vient sans doute du fait qu'aucun épisode n'atteint tout à fait la transcendance de certains passages de la première saison, même si l'on n'en est parfois pas loin, comme au cours du chapitre consacré au séjour de Sunja et ses enfants dans une campagne japonaise qui nous semble idyllique (elle le paraît en tous cas aux enfants) : un segment de l'histoire de Sunja qui semble par instants touché par une grâce "miyazakienne"...
... Et puis il y a ce très beau dernier épisode, où se dénouent deux des principaux fils narratifs de la saison, celui du rapport entre Noa et son père, et celui de "l'aventure" de Sunja âgée avec Kato. Tous deux de manière tragique, ce qui nous émeut évidemment profondément, mais n'est-ce pas là l'essence même de la beauté de la série ?
Peut-être osera-t-on avancer que la construction complexe du récit , avec deux époques entre lesquelles on fait des va-et-vient, semble s'être complexifiée cette fois, avec des sauts temporels dans la vie des enfants, que l'on voit grandir par à-coups (avec changements d'acteurs, bien entendu), et que nous sommes parfois privés de cette douce familiarité qui fait que nous accompagnons les soubresauts de l'histoire de Sunja et des siens avec un plaisir intense ? Les moments forts ne manquent pas, les passages réellement cruels non plus - on songe par exemple au délitement de la relation entre Solomon et Naomi -, mais on est moins saisis par un sentiment permanent d'excellence cinématographique que lors de la première saison (Y aurait-il eu d'ailleurs des coupes budgétaires car la cinématographie est moins spectaculaire, moins uniformément belle qu'avant ?).
Dans tous les cas, malgré ces toutes petites réserves, Pachinko reste une série de très haut niveau. Qui n'a malheureusement pas rencontré la reconnaissance et l'adhésion espérée. Ce qui fait, qu'à l'heure où nous écrivons ces lignes, la production d'une dernière saison, qui bouclerait le récit, n'est pas encore confirmée.